Avoir une idée de création d’entreprise, c’est bien. Mais, avoir les fonds pour la concrétiser, c’est encore mieux ! Tout projet entrepreneurial commence par un petit grain de folie… et un gros besoin d’argent. Et ce besoin de fonds se fait ressentir tout au long de la vie de l’entreprise. Alors, où trouver la somme nécessaire pour faire décoller votre projet ? Comment financer votre entreprise sur le long terme ? Entre fonds propres, emprunts et crowdfunding, découvrez tous les moyens de financer votre entreprise.
Différence entre financement par dette et financement par capitaux propres
Avant d’entrer dans les détails des différentes options qui s’offrent à vous pour financer votre projet de création d’entreprise, il est important de distinguer le financement par dette et le financement par capitaux propres.
Le financement par dette : C’est la solution classique et directe. Vous empruntez de l’argent à une banque, un organisme public ou même des particuliers via le financement participatif. Ensuite ? Vous remboursez tout, avec des intérêts en prime. Prêts bancaires, obligations ou crowdfunding, tout ça rentre dans cette catégorie.
Le financement par capitaux propres : Là, on change de registre. Vous levez des fonds auprès d’investisseurs, comme des business angels, qui injectent de l’argent dans votre entreprise en échange d’une part du gâteau (votre capital). Pas de remboursement ici, mais attention : votre participation diminue, car vos investisseurs deviennent copropriétaires du projet.
Les différents moyens de financer son entreprise
Pour financer son entreprise, il existe trois grandes catégories de financement disponibles : les capitaux de départ, qui forment les fonds propres de votre entreprise dès sa création, l’appel à des investisseurs pour augmenter vos fonds propres, et enfin les emprunts, indispensables pour compléter votre plan de financement en cas de fonds propres insuffisants. Voyons de plus près toutes ces options.
Les capitaux de départ
Ces capitaux permettent en général de faire face aux toutes premières dépenses de l’entreprise, comme le besoin en fonds de roulement par exemple. Ces capitaux de départ ont également une autre fonction puisqu’ils permettent d’obtenir plus facilement des prêts bancaires. Ils sont aux yeux des prêteurs une garantie. On dit généralement que les fonds propres doivent représenter 30 % environ des besoins financiers de l’entreprise.
Parmi les différentes sortes de capitaux de départ, on trouve généralement les sommes apportées par le créateur et les associés, comme leurs économies personnelles, leur épargne salariée, l’Arce versée par France Travail ou encore des dons d’argent effectués par des proches.
Mais, quand ces capitaux de départ sont insuffisants, ils peuvent être complétés par :
- Le prêt d’honneur, à taux zéro, accordé aux porteurs de projet pour compléter leurs fonds propres. De nombreux acteurs proposent ce type de financement comme le Réseau Entreprendre, les fonds de dotation ou encore Initiative France. Pour obtenir le prêt d’honneur, qui sera obligatoirement couplé à un autre prêt, le créateur d’entreprise doit présenter un projet détaillé et bien argumenté devant un comité composé de chefs d’entreprise et d’experts.
- Le prêt bancaire personnel.
- Le crowdfunding : il s’agit de dons versés par des particuliers sur les plateformes comme Ulule ou Kickstarter. Très souvent, ces dons sont faits en contrepartie symbolique d’une prévente, par exemple, ou de précommande d’un produit.
- Des prix reçus dans le cadre de concours nationaux ou régionaux : ces concours, au-delà de vous faire gagner des prix, permettent aussi de se faire connaître et de rencontrer des partenaires commerciaux.
- Des subventions accordées au niveau national pour des projets innovants.
- Des subventions pour les personnes en situation de handicap accordées par l’Agefiph.
L’appel à des investisseurs pour financer son entreprise
Après les capitaux de départ, le recours aux investisseurs. Ces investisseurs peuvent être des particuliers. On l’a vu, avec notamment le crowdfunding. Ces particuliers peuvent aussi être des proches. Amis et membres de la famille peuvent prendre une participation au capital de votre entreprise par un apport en compte courant d’associé. On parle alors de “love money” car l’argent vient du cœur.
Bon à savoir : cette source de financement permet de bénéficier d’une exonération ou réduction d’impôt. Elle doit cependant faire l’objet d’un acte notarié ou acte sous seing privé.
Les investisseurs peuvent être aussi :
- Des clubs d’investisseurs spécialisés dans les projets de création d’entreprise comme Cigales ou SIDI (Solidarité pour le Développement et l’Investissement), par exemple.
- Des business angels. Ces derniers financent des projets innovants ou à fort potentiel de croissance. Ils apportent non seulement leur aide financière, mais aussi leur expérience, leurs conseils, et surtout leur réseau !
Enfin, pour financer votre entreprise, vous pouvez aussi avoir recours aux fonds de capital-risque qui interviennent principalement en cas de projet de création innovant à forte croissance. L’objectif est d’entrer au capital de l’entreprise et de donner un vrai coup de pouce à sa croissance grâce à des fonds publics ou privés et de créer ainsi un effet levier qui permettra d’obtenir d’autres fonds complémentaires. Il est aussi possible d’émettre des bons de souscription des parts de créateur d’entreprise (BSPCE) ou de solliciter des fonds auprès de plus grosses entreprises, grâce au prêt inter-entreprises.
Les emprunts
Enfin, il existe également les emprunts, une solution très utilisée par les créateurs d’entreprise. Mais, pour que les banques acceptent de vous suivre, vous devez apporter des garanties. Heureusement, les banques ne sont plus les seuls interlocuteurs des créateurs d’entreprise quand il s’agit d’emprunter. Il est possible de recourir à l’emprunt via les financeurs solidaires, comme la Nef, le Crédit Coopératif ou encore Autonomie et Solidarité. Ces acteurs sont à la disposition des porteurs de projet qui n’ont pas réussi à obtenir la totalité de leur financement via le système bancaire ou qui entreprennent dans le secteur de l’économie sociale et solidaire.
Vous pouvez également vous adresser aux organismes de microcrédit, comme l’Adie ou Créa-Sol qui apportent leur soutien aux porteurs de petits projets, qui ne disposent pas de garanties suffisantes pour séduire les établissements financiers. En plus d’apporter des fonds, ils apportent également un accompagnement, à condition de :
- avoir moins de 5 ans d’existence ;
- ne pas avoir plus de 3 salariés ;
- ne pas avoir recours au prêt bancaire ;
- trouver un garant pour la moitié du prêt ;
- ne pas avoir des besoins de financement supérieurs à 12 000 euros.
Financer son entreprise grâce au crédit-bail
Le crédit-bail est une solution de location à long terme qui s’étend sur plusieurs années. Il vous permet d’utiliser des équipements essentiels à votre activité tout en ayant la possibilité de les acheter à la fin du contrat. Cette option est particulièrement avantageuse si vos ressources financières ne vous permettent pas d’investir immédiatement dans les immobilisations indispensables au fonctionnement de votre entreprise.
Zoom sur les modes de financement à court terme
Une fois votre entreprise créée, vous continuerez à avoir besoin d’argent, de manière ponctuelle. Les financements à court terme sont conçus pour couvrir des besoins de trésorerie ponctuels, comme le paiement des fournisseurs ou la gestion du besoin en fonds de roulement. Alors, quels sont les outils à votre disposition ?
L’affacturage : tout est dans la délégation
Besoin d’une solution pratique ? L’affacturage consiste à confier la gestion de vos créances clients à une société spécialisée. En échange d’une commission, elle s’occupe du recouvrement et vous verse immédiatement le montant des factures concernées. Simple et rapide, mais attention : le coût peut être élevé, et vous perdez une partie du contrôle sur vos relations clients.
L’escompte bancaire : l’avance sur vos factures
Avec l’escompte bancaire, vous bénéficiez d’un crédit de courte durée. Concrètement, votre banque vous permet d’encaisser rapidement des effets de commerce ou des factures avant leur échéance. Pratique pour éviter un trou dans la trésorerie, mais cela reste un crédit : vous devrez rembourser, intérêts compris.
La Dailly : regroupez vos créances
La cession Dailly, c’est la version groupée du financement. Vous cédez plusieurs créances à votre banque en une seule opération. Résultat : vous récupérez rapidement les fonds, sans avoir à gérer chaque facture une par une. Simple et efficace, mais attention aux frais et aux garanties demandées.
Le financement de factures : la solution digitale
Moderne et ultra-flexible, le financement de factures se gère directement depuis votre logiciel de facturation. Vous choisissez les factures à financer en quelques clics, envoyez la demande, et recevez les fonds sous 48 heures. Idéal pour améliorer votre trésorerie rapidement tout en réduisant votre besoin en fonds de roulement.
Comment choisir son mode de financement?
Pour sélectionner le mode de financement ou de garantie le plus adapté, voici les étapes clés à suivre :
- Évaluer précisément vos besoins financiers
Commencez par définir votre besoin global : cela inclut les investissements, les stocks, la trésorerie de départ, ainsi que les éventuels dépôts de garantie à prévoir. Une vision claire de vos besoins est essentielle pour éviter de sous-estimer ou de surévaluer les montants nécessaires.
- Explorer et comparer les options disponibles
Une fois vos besoins identifiés, passez en revue les différents moyens de financement à votre disposition. Analysez-les en fonction de critères comme le montant requis, les délais, les coûts, et les garanties demandées.
- Sélectionner la solution la mieux adaptée
En fonction de vos priorités et de la nature de votre activité, choisissez le mode de financement qui correspond le mieux à votre situation. L’objectif est de trouver un équilibre entre flexibilité, coût et rapidité.
- Faire appel à un votre expert-comptable
“Se retrouver face à toutes ces options de financement peut parfois ressembler à naviguer dans un labyrinthe sans carte, déplore Élisabeth Albuquerque, fondatrice et gérante du cabinet d’expertise comptable Osmose®. Heureusement, vous n’êtes pas seul ! Votre expert-comptable peut devenir votre GPS. Son rôle ? Vous guider à travers les méandres des démarches administratives et négocier les meilleures conditions.”
Lancer une entreprise, c’est un peu comme construire une maison : chaque brique compte, et le financement en est la fondation. Sans une base solide, difficile de voir votre projet tenir debout face aux aléas. Heureusement, entre les prêts, les investisseurs, et même le soutien de la foule, les outils pour bâtir votre rêve sont nombreux. Mais n’oubliez pas : pour construire un édifice solide, il est toujours bon de s’appuyer sur un expert. Votre expert-comptable est là pour vous accompagner à chaque étape et poser les fondations solides de votre entreprise.