Vous venez de vous lancer en tant qu’indépendant et cette question vous taraude : devez-vous absolument faire appel à un expert-comptable ? Entre les conseils contradictoires de votre entourage et les promesses marketing des prestataires, difficile de démêler le vrai du faux. Surtout quand on découvre que la réponse dépend autant de votre statut juridiqueque de vos ambitions entrepreneuriales.
Car contrairement aux idées reçues, tous les indépendants ne sont pas logés à la même enseigne. Si vous exercez en micro-entreprise (ex-auto-entrepreneur) avec un chiffre d’affaires inférieur à 77 700 € (prestations de services) ou 188 700 € (vente), vos obligations comptables restent très allégées. En revanche, si vous avez opté pour une entreprise individuelle au régime réel ou si vous évoluez en EURL, SASU ou autres formes sociétaires, la donne change complètement.
La nuance est capitale : si vous dépassez déjà 50 000 € de chiffre d’affaires annuel, que votre activité génère de nombreuses opérations comptables ou que vous avez des projets de croissance, la gestion en solo devient rapidement un casse-tête chronophage. À l’inverse, si votre activité reste simple et stable, vous pouvez parfaitement vous débrouiller seul avec les bons outils.
L’enjeu n’est donc pas tant de savoir si c’est obligatoire (spoiler : ça ne l’est pas), mais plutôt de déterminer à quel moment cette externalisation devient un investissement rentable plutôt qu’un simple coût. Car derrière cette question apparemment technique se cache un véritable choix stratégique pour votre développement. La compréhension de vos obligations légales d’entreprise constitue le point de départ de cette réflexion.
Découvrons ensemble quand et pourquoi faire appel à un expert-comptable devient incontournable pour sécuriser et optimiser votre activité d’indépendant.
La réponse légale : non, l’expert-comptable n’est jamais obligatoire
Le principe général
Aucune loi française n’impose aux indépendants de recourir aux services d’un expert-comptable. Que vous exerciez en micro-entreprise, entreprise individuelle, EURL ou SASU, vous avez parfaitement le droit de tenir votre comptabilité vous-même.
Cette liberté s’accompagne toutefois d’une condition sine qua non : respecter scrupuleusement vos obligations comptables et fiscales. L’administration se moque de savoir qui tient vos comptes, mais elle exige qu’ils soient justes, complets et conformes.
L’exception qui confirme la règle
Paradoxe français : si vous décidez d’externaliser votre comptabilité, vous devez obligatoirement faire appel à un expert-comptable inscrit à l’Ordre. Impossible de confier vos comptes à votre cousin « doué en Excel » ou à un comptable non diplômé.
Cette règle protège les entreprises contre l’incompétence, mais elle peut aussi expliquer pourquoi certains indépendants préfèrent tout gérer eux-mêmes plutôt que de payer les tarifs d’un professionnel agréé.
Vos obligations selon votre statut d’indépendant
Micro-entreprise : la comptabilité simplifiée
En micro-entreprise, vos obligations se résument à :
- Tenir un livre des recettes chronologique avec montants, dates et origine
- Établir un registre des achats (uniquement pour l’achat-revente et l’hébergement)
- Déclarer votre chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement
- Facturer correctement avec les mentions obligatoires
- Conserver vos documents pendant 10 ans
Avec de la rigueur et un tableur bien organisé, c’est parfaitement gérable en autonomie.
Entreprise individuelle au régime réel
Là, les choses se corsent. Vous devez :
- Tenir une comptabilité d’engagement (écritures au moment de l’engagement, pas de l’encaissement)
- Établir des comptes annuels (bilan, compte de résultat)
- Gérer les amortissements et provisions
- Déclarer la TVA mensuellement ou trimestriellement
- Produire une liasse fiscale détaillée
EURL/SASU : les obligations sociétaires
En société unipersonnelle, ajoutez :
- Assemblée générale annuelle (même seul !)
- Procès-verbal de décisions
- Dépôt des comptes au greffe du tribunal de commerce
- Déclarations sociales spécifiques selon le régime choisi
Quand l’expert-comptable devient indispensable
Le seuil des 50 000 € de chiffre d’affaires
Au-delà de 50 000 € de CA annuel, la complexité administrative explose. Entre les déclarations TVA fréquentes, les régularisations comptables et le suivi de trésorerie, vous passerez rapidement 15 à 20 heures par mois sur votre comptabilité.
Calcul simple : à 50 € de l’heure (tarif horaire d’un indépendant qualifié), ce temps représente 9 000 à 12 000 € de manque à gagner annuel. Largement de quoi financer un expert-comptable.
Les signaux d’alarme qui ne trompent pas
Vous devriez songer à externaliser si :
- Vos déclarations TVA vous prennent plus de 2 heures par mois
- Vous avez déjà eu un redressement fiscal (même mineur)
- Votre activité génère plus de 10 factures par semaine
- Vous envisagez d’embaucher un salarié
- Vous multipliez les sources de revenus (prestations + vente + formation)
Les secteurs à risque comptable
Certaines activités exigent une expertise pointue :
- Restauration/Hôtellerie : gestion des taux de TVA multiples
- E-commerce : TVA intracommunautaire, dropshipping
- BTP : retenue de garantie, sous-traitance, autoliquidation
- Professions réglementées : obligations sectorielles spécifiques
Les erreurs fréquentes des indépendants
Reporter à plus tard par économie
L’erreur : « Je verrai quand j’aurai les moyens » ou « Je commence par me débrouiller seul ».
Le risque : Accumuler les approximations comptables, perdre des justificatifs, mal calculer ses charges sociales. Résultat : des redressements qui coûtent bien plus cher qu’un accompagnement préventif.
La bonne pratique : Prévoir un budget comptable dès le business plan, même minime au début.
Confondre prix et coût
L’erreur : Comparer uniquement les honoraires sans mesurer le temps économisé et les risques évités.
Le risque : Passer 2 soirées par semaine sur sa comptabilité au lieu de prospecter ou développer son offre.
La bonne pratique : Calculer le coût d’opportunité de la gestion interne et comparer avec les tarifs d’externalisation. Notre guide sur combien coûte un expert-comptable vous aidera dans cette évaluation.
Négliger la valeur du conseil
L’erreur : Voir l’expert-comptable comme un simple « teneur de comptes ».
Le risque : Passer à côté d’optimisations fiscales, de choix de régimes avantageux ou de stratégies patrimoniales.
La bonne pratique : Chercher un professionnel qui conseille, pas seulement qui saisit.
Attendre d’être débordé pour réagir
L’erreur : Subir sa comptabilité jusqu’au point de rupture avant de déléguer.
Le risque : Reprendre un dossier en catastrophe, avec des erreurs accumulées et une pression temporelle maximale.
La bonne pratique : Anticiper le moment où l’externalisation deviendra nécessaire et préparer la transition.
Comment Osmose accompagne les indépendants
L’accompagnement d’un indépendant diffère fondamentalement de celui d’une société. Chez Osmose, nous partons du principe que votre temps est votre principale ressource. Notre mission : vous en faire gagner tout en sécurisant votre conformité.
Notre approche commence par un audit de votre organisation actuelle. Êtes-vous en micro-entreprise par choix ou par méconnaissance des alternatives ? Votre régime fiscal est-il optimal ? Vos processus sont-ils efficaces ? Cette analyse nous permet de vous proposer des solutions sur mesure.
Pour les indépendants en croissance, nous proposons un accompagnement évolutif : démarrage avec une simple révision annuelle, puis montée en puissance avec la tenue mensuelle quand le volume le justifie. Objectif : ne payer que ce dont vous avez vraiment besoin, quand vous en avez besoin.
« Un indépendant qui réussit est un indépendant qui se concentre sur son cœur de métier. La comptabilité doit rester un moyen, jamais une contrainte. » — Elisabeth Albuquerque
Nos tarifs s’adaptent à votre réalité économique : forfaits dégressifs selon le volume, pas de minimum de facturation, et surtout une transparence totale sur les prestations incluses. Parce qu’un indépendant a besoin de visibilité sur ses charges.
Pour les TPE en développement, notre accompagnement expert-comptable spécialisé s’adapte parfaitement aux contraintes des petites structures.
Matrice de décision pour l’indépendant
Critères | Gestion interne | Expert-comptable conseillé | Expert-comptable indispensable |
---|---|---|---|
CA annuel | < 30 k€ | 30-80 k€ | > 80 k€ |
Statut | Micro-entreprise simple | EI au réel, EURL/SASU | Société avec salariés |
Temps dispo | > 10h/mois | 5-10h/mois | < 5h/mois |
Complexité | Mono-activité | Multi-revenus | BTP, International, etc. |
Risque accepté | Élevé | Modéré | Faible |
Évaluation indicative – Analyse personnalisée recommandée
Optimisation selon votre évolution
Si vous hésitez sur votre forme juridique, sachez que choisir entre entreprise individuelle et société impacte directement vos obligations comptables et donc le besoin d’accompagnement.
L’automatisation de votre facturation peut également réduire significativement votre charge administrative et retarder le moment où l’externalisation devient nécessaire.
Vos prochaines actions
Immédiatement
Évaluez honnêtement le temps que vous consacrez à votre comptabilité chaque mois. Multipliez par votre taux horairepour connaître le coût réel de la gestion interne.
Dans les 15 jours
Si le calcul précédent dépasse 200 €/mois, demandez 2-3 devis d’expert-comptable. Précisez bien votre situation (statut, CA, secteur, ambitions).
Avant de choisir
Rencontrez les prestataires présélectionnés. Un bon expert-comptable pour indépendant doit comprendre vos contraintes de trésorerie et s’adapter à votre rythme de développement.
Pour optimiser les coûts
Si vous gardez la gestion interne, investissez dans un logiciel de comptabilité adapté à votre statut. L’économie réalisée par rapport à un expert-comptable ne doit pas se faire au détriment de la qualité.
L’essentiel à retenir
L’expert-comptable n’est jamais obligatoire, mais il peut devenir votre meilleur allié pour transformer votre expertise en business pérenne. La décision dépend de votre volume d’activité, de votre appétence pour la gestion administrative et de vos ambitions de croissance.
Le seuil critique se situe généralement autour de 50 000 € de chiffre d’affaires annuel, moment où le coût d’opportunité de la gestion interne dépasse souvent le coût d’externalisation.
L’important est d’anticiper cette évolution plutôt que de la subir, et de choisir un partenaire qui comprend les spécificités des indépendants : flexibilité tarifaire, accompagnement évolutif et conseil adapté aux enjeux des petites structures.
À vous de déterminer le bon moment pour franchir le cap !