Plan de financement : construisez-le pas à pas sans vous perdre

Vous voilà face à votre écran, prêt à bâtir le plan de financement de votre business plan. Ce fameux tableau qui fait transpirer même les plus aguerris des entrepreneurs ! Rassurez-vous, c’est normal de se sentir un peu dépassé au début. Entre les immobilisations incorporelles, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie de départ, on peut vite avoir l’impression de jongler avec du chinois.

Le plan de financement n’est pourtant pas un casse-tête insurmontable réservé aux experts-comptables. C’est simplement votre feuille de route financière : d’un côté, tout ce dont vous avez besoin pour démarrer, de l’autre, tout l’argent que vous pouvez mobiliser. L’objectif ? Vérifier que la balance est équilibrée avant de vous lancer.

Cet article s’adresse à tous les créateurs d’entreprise, quel que soit votre projet. Que vous lanciez un commerce, une activité de services, un restaurant ou une startup tech, la méthodologie reste identique. Seuls les montants et certains postes varient selon votre secteur.

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Chez Osmose, nous accompagnons chaque année des dizaines d’entrepreneurs comme vous à structurer et optimiser leur activité.

Vous n’avez pas besoin d’être un génie de la finance pour réussir cet exercice. Il faut juste de la méthode, de la rigueur et une bonne dose de bon sens. Si vous savez faire un budget personnel, vous avez déjà les bases pour construire un plan de financement professionnel.

L’enjeu est de taille : ce document conditionne l’obtention de vos financements et détermine la viabilité de votre projet. Autant le faire dans les règles de l’art dès le départ pour éviter les mauvaises surprises et les refus bancaires.

Les fondamentaux : qu’est-ce qu’un plan de financement ?

Une équation simple : besoins = ressources

Le plan de financement initial se présente sous forme d’un tableau à deux colonnes parfaitement équilibrées. À gauche, vos besoins de financement au jour J de la création. À droite, toutes les ressources que vous mobilisez pour couvrir ces besoins.

C’est votre photographie financière à l’instant T du démarrage, avant même d’encaisser votre premier euro de chiffre d’affaires. Ce document répond à une question fondamentale : « Ai-je suffisamment d’argent pour lancer mon activité dans de bonnes conditions ? »

Les deux types de plan de financement

Vous devrez réaliser deux plans de financement distincts :

Le plan de financement initial : la situation au jour zéro, avant le démarrage effectif de l’activité. C’est celui sur lequel nous nous concentrons dans cet article.

Le plan de financement sur 3 ans : l’évolution prévisionnelle de vos besoins et ressources sur les trois premières années d’activité. Il permet de s’assurer que votre entreprise restera financièrement viable dans la durée.

Pourquoi est-ce si important ?

Ce tableau conditionne directement l’obtention de vos financements. Les banques l’examinent avec attention car il démontre votre capacité à anticiper et maîtriser vos besoins financiers. Un plan de financement mal construit = un refus de prêt quasi-garanti.

Au-delà de l’aspect financement, c’est votre première prise de conscience réelle du coût de votre projet. Beaucoup de créateurs découvrent à cette étape que leur idée nécessite plus d’argent que prévu !

Étape 1 : Listez tous vos besoins de financement

Les frais d’établissement : vos premiers pas

Commencez par recenser tous les frais liés à la création proprement dite de votre entreprise :

  • Frais de greffe et de publicité légale
  • Honoraires du notaire ou de l’avocat pour les statuts
  • Dépôt de marque, brevet ou modèle (si applicable)
  • Frais d’ouverture de compte bancaire professionnel
  • Cotisation à la chambre de commerce ou chambre des métiers

Ces frais varient généralement entre 500 € et 3 000 € selon votre forme juridique et la complexité de votre projet.

Les immobilisations corporelles : vos investissements tangibles

Listez tous les biens physiques durables nécessaires à votre activité :

  • Matériel informatique et mobilier de bureau
  • Machines, outillage et équipements de production
  • Véhicules utilitaires ou de fonction
  • Agencement et travaux du local
  • Stock de départ (marchandises, matières premières)

Attention : ne retenez que les investissements supérieurs à 500 € HT unitaire. En dessous, ils iront dans la trésorerie de départ.

Les immobilisations incorporelles : vos actifs immatériels

Ces investissements n’ont pas d’existence physique mais participent durablement à votre activité :

  • Logiciels métier et licences d’exploitation
  • Site internet professionnel et développements spécifiques
  • Droit au bail ou pas-de-porte
  • Achat de fichier clients ou de fonds de commerce
  • Frais de recherche et développement

Le besoin en fonds de roulement : l’argent du quotidien

Le BFR correspond aux décalages de trésorerie inévitables de votre activité. En simplifié :

  • Vous payez vos fournisseurs avant d’encaisser vos clients
  • Vous constituez des stocks avant de les vendre
  • Vous avancez certaines charges avant de facturer

Méthode de calcul rapide : (Stock moyen + créances clients) – dettes fournisseurs
Pour une première estimation, comptez entre 15 et 45 jours de chiffre d’affaires selon votre secteur.

La trésorerie de départ : votre matelas de sécurité

Cette enveloppe doit couvrir :

  • Les premiers mois de charges fixes (loyer, assurances, abonnements)
  • Les petits équipements inférieurs à 500 € HT
  • La TVA à décaisser avant de pouvoir la récupérer
  • Les imprévus et les retards de démarrage

Règle empirique : prévoyez au minimum 3 à 6 mois de charges courantes.

Étape 2 : Identifiez toutes vos ressources de financement

Vos apports personnels : la base de votre crédibilité

Les apports en numéraire : l’argent liquide que vous et vos associés investissez dans l’entreprise. Cet argent peut provenir :

  • De votre épargne personnelle
  • D’un prêt bancaire personnel
  • D’un prêt familial ou amical
  • D’une prime de départ de votre ancien employeur

Les apports en nature : les biens que vous apportez à l’entreprise (véhicule, matériel informatique, local, brevets). Ils doivent être évalués par un commissaire aux apports si leur valeur dépasse certains seuils.

Les financements externes : vos partenaires financiers

Les prêts bancaires professionnels : le financement classique des investissements. Les banques financent généralement 70% maximum du projet, d’où l’importance d’un apport personnel conséquent.

Les prêts d’honneur : des prêts personnels sans garantie ni caution accordés par des réseaux d’accompagnement (Initiative France, Réseau Entreprendre). Ils renforcent vos fonds propres.

Les subventions et aides : ACRE, aides régionales, dispositifs sectoriels. Attention, certaines ne sont versées qu’après justification des dépenses !

Le financement participatif : crowdfunding, love money familial. Ces ressources sont souvent complémentaires mais rarement suffisantes seules.

Les financements spécialisés

Le crédit-bail ou location-financement : permet de ne pas immobiliser de capital sur certains équipements. Le bien n’apparaît pas à l’actif mais génère des charges locatives.

L’affacturage : pour financer votre poste clients dès le démarrage si vous travaillez avec des délais de paiement importants.

Étape 3 : Construisez et équilibrez votre tableau

La mise en forme du tableau

Organisez votre plan de financement de manière claire et professionnelle :

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Colonne de gauche – BESOINS :

  • Frais d’établissement
  • Immobilisations incorporelles
  • Immobilisations corporelles
  • Stock de départ
  • Besoin en fonds de roulement
  • Trésorerie de départ
  • TOTAL BESOINS

Colonne de droite – RESSOURCES :

  • Apports en capital (numéraire + nature)
  • Apports en comptes courants d’associés
  • Prêts bancaires à moyen/long terme
  • Prêts d’honneur
  • Subventions acquises
  • Autres financements
  • TOTAL RESSOURCES

L’équilibrage : le moment de vérité

Vos deux totaux doivent être rigoureusement identiques. Trois cas de figure :

Solde positif (ressources > besoins) : parfait ! Vous disposez d’une marge de sécurité financière pour faire face aux imprévus.

Solde équilibré : correct, mais sans filet de sécurité. Prévoyez une marge supplémentaire pour les aléas du démarrage.

Solde négatif (besoins > ressources) : problème ! Il faut soit réduire vos besoins, soit trouver des financements complémentaires.

Les ratios à surveiller

Taux d’autofinancement = (Apports personnels / Total des besoins) x 100
Visez au minimum 30%, idéalement 40-50%.

Taux d’endettement = (Emprunts / Fonds propres)
Ne dépassez pas un ratio de 2 pour 1, soit 67% maximum d’endettement.

Les erreurs fréquentes des dirigeants à éviter absolument

Sous-estimer les besoins de trésorerie

L’erreur numéro 1 : prévoir juste le nécessaire sans marge de manœuvre. Le démarrage prend toujours plus de temps que prévu, les premiers clients tardent à payer, des dépenses imprévues surgissent. Ajoutez systématiquement 20 à 30% de marge à votre estimation initiale.

Oublier la TVA dans les calculs

Vos investissements sont évalués HT mais payés TTC. Si vous n’êtes pas encore assujetti à la TVA ou en franchise, cette TVA devient une charge définitive à financer. Même si vous récupérez la TVA, il y a un décalage de trésorerie de plusieurs mois.

Surestimer les apports familiaux

« Mon oncle va me prêter 50 000 € » : assurez-vous que ces promesses sont formalisées ! Trop de projets s’effondrent parce que les apports familiaux annoncés ne se concrétisent pas. Exigez des engagements écrits.

Négliger les frais de fonctionnement des premiers mois

Même sans chiffre d’affaires, votre entreprise génère des charges : loyer, assurances, téléphone, comptable. Ces charges courantes doivent être financées dès le premier jour.

Prévoir un démarrage trop optimiste

« Je commence à vendre dès le 1er janvier » : la réalité est souvent différente. Administratif, aménagement, mise au point… tout prend plus de temps. Décalez votre date de démarrage prévisionnel ou prévoyez plus de trésorerie.

Mélanger personnel et professionnel

Vos besoins personnels (salaire, prélèvements) ne vont pas dans le plan de financement initial. Ils apparaîtront dans le compte de résultat prévisionnel. Ne confondez pas les deux !

Le point de vue Osmose : votre expert-comptable, architecte de votre plan

La construction d’un plan de financement solide nécessite une expertise technique et une connaissance fine des spécificités sectorielles. Votre expert-comptable apporte cette double compétence.

Il vous aide à :

  • Identifier tous les postes de dépenses selon votre activité
  • Valoriser correctement vos investissements et BFR
  • Optimiser votre structure de financement
  • Anticiper les décalages de TVA et charges sociales
  • Présenter vos chiffres de manière crédible aux financeurs

« Le dirigeant n’a pas besoin de tout comprendre. Il a besoin d’être sûr qu’il n’oublie rien. » — Élisabeth Albuquerque

Cette collaboration vous évite les erreurs coûteuses et augmente significativement vos chances d’obtenir vos financements. L’investissement dans ce conseil spécialisé se rentabilise dès le premier financement obtenu. Si vous êtes en Essonne, n’hésitez pas à contacter notre cabinet comptable près d’Evry pour un accompagnement personnalisé.

Tableau récapitulatif : votre check-list par étape

ÉtapeActions à réaliserPoints de vigilanceOutils nécessaires
PréparationLister tous les investissements nécessairesNe rien oublier, prévoir largeDevis fournisseurs détaillés
BesoinsChiffrer frais, immobilisations, BFR, trésorerieDistinguer HT/TTC, prévoir TVATableur Excel structuré
RessourcesIdentifier toutes sources de financementSécuriser les promesses d’apportAttestations bancaires
ÉquilibrageAjuster besoins et ressourcesMaintenir 30% minimum d’apportRatios de référence sectoriels
ValidationFaire valider par expert-comptableCohérence avec compte de résultatRegard externe professionnel
PrésentationFormaliser pour dossiers financeursSoigner la forme et les commentairesModèles professionnels

Votre plan d’action en 7 étapes concrètes

Étape 1 : Rassemblez vos devis (1 semaine)

Demandez des devis détaillés pour tous vos investissements significatifs. Cette étape conditionne la fiabilité de tout votre plan.

Étape 2 : Évaluez votre BFR sectoriel (3 jours)

Renseignez-vous sur les délais de paiement et niveaux de stock standards de votre profession. Votre expert-comptable ou la chambre de commerce peuvent vous aider.

Étape 3 : Calculez votre trésorerie de sécurité (2 jours)

Listez toutes vos charges fixes des premiers mois : loyer, assurances, téléphone, comptable, etc. Multipliez par 6 mois minimum.

Étape 4 : Sécurisez vos apports (1 semaine)

Formalisez tous les engagements d’apport : attestations bancaires, promesses écrites des proches, valorisation des apports en nature.

Étape 5 : Prospectez vos financements (2-3 semaines)

Contactez banques, réseaux d’accompagnement, organismes de subvention. Préparez plusieurs scénarios de financement.

Étape 6 : Construisez votre tableau (1 jour)

Formalisez tout dans un tableau clair et professionnel. Vérifiez l’équilibrage et calculez vos ratios.

Étape 7 : Validez avec un professionnel (1 jour)

Faites relire votre plan par votre expert-comptable ou un conseiller expérimenté. Leurs remarques vous feront économiser du temps et de l’argent.

Un plan de financement bien construit est votre passeport pour l’entrepreneuriat. Il rassure vos financeurs, sécurise votre démarrage et vous évite les mauvaises surprises. Prenez le temps de le faire correctement : votre future entreprise vous en remerciera !

L’investissement en rigueur et en accompagnement professionnel à cette étape détermine souvent la réussite ou l’échec de votre projet. Ne négligez pas cette fondation financière de votre aventure entrepreneuriale.

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