Frais de comptabilité : fini le crédit d’impôt de 915 € – ce qui change en 2025

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915 € en moins sur votre impôt… ou 915 € à mieux comprendre ? Jusqu’ici, certains entrepreneurs optant pour un régime réel pouvaient bénéficier d’un crédit d’impôt couvrant une partie de leurs frais comptables et d’adhésion à un organisme de gestion agréé (OGA).

Mais à partir de 2025, c’est terminé. Officiellement, définitivement.

Et comme souvent, cette suppression cache bien plus qu’une ligne de budget fiscal : disparition du statut OGA, nouvelle déductibilité des frais, et surtout… un vrai sujet stratégique pour les dirigeants.

Petit rappel : qu’était-ce crédit d’impôt de 915 € ?

Jusqu’en 2024, les entreprises relevant du régime réel (et ayant un chiffre d’affaires sous le seuil micro-BIC, micro-BNC ou micro-BA) pouvaient bénéficier d’une réduction d’impôt équivalente aux deux tiers des frais de comptabilité et d’adhésion à un OGA, dans la limite de 915 € par an et du montant d’impôt sur le revenu dû.

Ces dépenses n’étaient alors pas déductibles fiscalement du bénéfice (article 199 quater B du CGI + BOFiP DC-II-13200 s.).

« En clair, vous ne pouviez pas les déduire ET profiter du crédit. Il fallait choisir. Mais c’était quand même un bonus bienvenu pour les petits entrepreneurs », explique Élisabeth Albuquerque, fondatrice du cabinet Osmose.

Ce qui change à partir de 2025 (et pourquoi)

L’article 11 de la loi de finances pour 2025 supprime la réduction d’impôt prévue à l’article 199 quater B, les dispositions interdisant la déduction des frais concernés, ainsi que le statut des organismes de gestion agréés (OGA).

Concrètement, cela signifie la suppression du crédit d’impôt de 915 € mais aussi la disparition du cadre fiscal des OGA, de leur agrément, et de leur mission officielle de prévention du risque fiscal.

Pourquoi cette réforme ? Parce qu’elle fait suite à la suppression, en 2023, de la majoration de 25 % des bénéfices pour les professionnels non adhérents à un OGA. Depuis, les OGA ont perdu en attractivité et en légitimité : moins d’adhérents, moins de moyens, et plus grand-chose à offrir fiscalement.

Et maintenant ? Ce qui est encore possible (et ce qui ne l’est plus)

Les frais de comptabilité deviennent désormais pleinement déductibles : honoraires, logiciels, cotisations à un OGA (si vous y restez), achat de matériel ou salaire d’un comptable salarié.

En revanche, vous ne bénéficierez plus d’aucun crédit d’impôt à ce titre. Même si vous continuez à payer une cotisation OGA, elle ne génèrera plus d’avantage fiscal particulier.

À noter : l’article 1755 du CGI, qui prévoit une dispense de pénalités pour les nouveaux adhérents OGA, n’a pas été modifié. Ce dispositif pourrait donc continuer à s’appliquer, sous conditions.

Et les OGA, on en fait quoi maintenant ?

Les OGA n’ont pas disparu en tant qu’associations, mais leur statut fiscal a été supprimé.

Elles peuvent continuer à exister sous forme associative ou commerciale, mais elles ne sont plus agréées par l’administration, ne disposent plus de pouvoirs particuliers, et ne bénéficient plus d’un effet fiscal incitatif pour leurs adhérents.

« Ce n’est pas la fin des OGA, mais c’est clairement la fin de leur pouvoir fiscal. Ce qui va forcer beaucoup d’entrepreneurs à réévaluer l’intérêt de leur cotisation », note Élisabeth.

Que doivent faire les entrepreneurs concernés ?

Étape 1 : vérifier si vous étiez concerné

  • Vous étiez au régime réel ?

  • Votre chiffre d’affaires était sous les plafonds micro ?

  • Vous étiez adhérent à un OGA en 2024 ?
    → Vous êtes concerné.

Étape 2 : ajuster votre stratégie

  • Les frais de comptabilité sont désormais déductibles intégralement : vérifiez comment les comptabiliser.

  • Vous n’avez plus d’obligation d’adhésion à un OGA pour éviter une pénalité ou obtenir un avantage fiscal : réfléchissez à la pertinence de poursuivre.

  • Évitez de conserver des systèmes ou outils pensés pour un avantage fiscal disparu.

Et maintenant, à vous de choisir les bons réflexes

Ce n’est pas la fin des outils d’optimisation comptable. C’est juste la fin d’un vieux réflexe fiscal.

À partir de 2025, les frais de comptabilité reprennent leur place naturelle : une charge utile, professionnelle, déductible.

À vous maintenant de les piloter en toute clarté — et d’éviter les erreurs d’interprétation.

Et si vous avez besoin d’un regard fiable et stratégique sur la question, vous savez où nous trouver.

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